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LA PROMESSE DU BONHEUR POUR CHACUN ?

“La souffrance psychique et la santé mentale semblent être l’horizon de l’individualisme contemporain, comme le paradis et l’enfer étaient celui du Moyen Âge.”
Alain Ehrenberg

© Zamir Shatz, The Dream and its Interpretation, 2022, oil on cotton, 140×100 cm
Courtesy Rosenfeld Gallery, Tel Aviv

À première vue, le remplacement à l’époque actuelle de la notion de maladie mentale par celle de santé mentale constitue un progrès. Au lieu de ne soigner que les pathologies psychiatriques, on s’intéresse désormais à la santé mentale de tous, avec la promesse de bien-être et de bonheur qui la sous-tend. Selon la définition de l’OMS, la santé mentale est un « état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté ».

Cette visée autorise à aspirer à un bien-être non seulement physique mais aussi psychique. Le concept de santé mentale entraîne une logique de prévention et d’accompagnement qui permet d’aider ceux qui en ont besoin. Depuis quelques années, les cabinets de psys voient arriver de nouveaux patients, adressés par des médecins généralistes de plus en plus soucieux de la question du bien-être psychique. Parallèlement, les groupes de parole se développent, à la fois dans des institutions et de manière spontanée, par le partage de vidéos et de posts sur les réseaux sociaux, qui permettent à ceux qui souffrent de trouver des lieux d’échange avec une entraide et un soutien de leurs pairs.

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